Les couleurs ne peuvent
être mélangées sur une palette pour produire d'autres teintes ou
d'autres nuances et est préférable d'utiliser celle que l'on trouve
toutes prêtes. Aussi les gammes de pastels du commerce sont elles
extrêmement vastes. Sonnelier, par exemple, offre 551 nuances et
Grumbacher 336. On trouve également des pastels sous forme de crayons
(conté, carb-Othello) L'artiste choisit les teintes en fonction de ses
goûts personnels. Une bonne formule consiste à commencer avec un
assortiment présenté dans une boîte conçue pour des usages spécifiques,
tel que paysages, portraits, etc.. Et le compléter au fur et à mesure
de ses besoins. Le support joue un grand rôle dans l'aspect final du
pastel. Le papier doit être suffisamment rêche et pelucheux pour que le
pastel s'effrite et laisse une couche de poudre. La couleur du papier
est très important, car elle peut participé à l'harmonie de la
composition ou servir à créer des contrastes. Tous les papiers
aquarelles conviennent pour le pastel. On trouve dans Commerce des
papiers "veloutés" , des papiers recouverts de petits grains (de sable
ou de pierre ponce) spécialement conçus pour le pastel.
Pour obliger d'interrompre
son travail a tout bout champ, on dispose les pastels sur un tissu doux
ou sur un carton ondulé, en les rangeant par couleurs et par nuances de
façon à les trouver facilement. Le maniement des pastels demande un peu
d'entraînement. On s'exerce sur un morceau du papier choisis pour le
travail définitif, et on apprend, par exemple, à tracer une ligne avec
l'arête d'un bâtonnet cassé, à déposer une couche régulière en tenant
les extrémités du bâtonnet a plat sur le papier. Plus la pression
exercée sur le bâtonnet est forte et plus la couleur recouvre les
grains du papier. Le pastel prend un aspect encore plus velouté sur une
toile fine. On obtient des contrastes délicats en couvrant les poils
d'une brosse dur avec du pastel pulvériser. Puis en promenant doucement
cette brosse sur le dessin. Les hachures, contre hachures et petites
touches de couleurs contrastées sont utilisées pour indiquer les ombres
et pour donner du relief. Il suffit parfois quelques touches larges et
rapides pour réaliser un croquis très expressif. Il ne faut pas abuser
des éffacages qui nuise à la fraîcheur et à la netteté du résultat.
De même il n'est pas
recommandé d'estomper avec les doigts, qui peuvent graisser le papier.
Il vaut mieux utiliser une estompe, en tenant le papier incliné pour
que la poussière tombe vers le bas. On élimine cette poussière en
secouant le papier ou en soufflant dessus. Il y a plusieurs façons de
mélanger les teintes: en superposant des touches de teintes
différentes, en les entrecroisant, en juxtaposant de petites taches de
couleurs contrastées, ou en frottant avec une estompe des couleurs
juxtaposées. Pour éviter les erreurs, qui entraînent des corrections,
on peut commencer par faire une esquisse au fusain et prévoir l'ordre
dans lequel sera appliquées les différentes nuances. Un dessin au
pastel peut pâtir d'un manque de vigueur dans la facture. C'est un
défaut que l'on évite aisément en faisant un tracé bien affirmé
souligné si nécessaire avec un crayon fusain, qui s'aiguise facilement
et favorise la précision.